Chronique d’une maraude improvisée

En cette journée pluvieuse et surtout venteuse, notre équipe bénévole s’est retrouvée au point de rdv pour la distribution alimentaire comme tous les mercredis. Mais c’est face à une grille close qu’elle s’est retrouvée. En effet, les Jardins D’Eoles sont fermées pour causes d’intempéries.

Où sont donc toutes les personnes démunies qui se rassemblent quotidiennement dans ces jardins ?

Il nous a juste fallu faire une dizaine de mètres pour les retrouver sous le métro aérien de la ligne 2, allant de Stalingrad à Barbes.

Munis de nos thermos de boissons chaudes encore fumants, sandwich, viennoiseries, œufs durs, salades et autres denrées froides, nous rencontrons un premier groupe d’Erythréens, une dizaine d’hommes. Au départ, méfiants, ils ont rapidement fait tomber la barrière et ont accepté les denrées proposées. Un peu plus loin d’autres petits groupes d’hommes étaient présents tout le long de l’allée, certains seuls, dans leur coin. Au total, une cinquantaine de personnes étaient présentes, si visibles et pourtant invisibles à la fois.

Le thé et le café sont de véritables sésames qui permettent d’ouvrir n’importe quelle porte. Autour de ces deux simples boissons chaudes, et durant quelques instants, nous avons pu échanger avec ces personnes et briser l’isolement dans lequel elles vivent au quotidien.

Plus qu’une simple distribution alimentaire, les maraudes représentent pour nous des moments privilégiés où aller à la rencontre des plus démunis et partager avec eux quelques mots, quelques sourires est inestimable.

Ce mercredi-là, le temps était pluvieux et venteux, mais nous sommes convaincus que durant quelques minutes, il a fait chaud dans le cœur, à la fois des bénévoles mais également des personnes que nous avons rencontrées sous ce métro de la ligne 2.

Dessin de M.M.D